Décembre 2016-janvier 2017 – Alcool festif, consommation excessive ou dépendance à l’alcool ? (p.49)
Alcool festif, consommation excessive ou
dépendance à l’alcool ?
Fêtes de fin d’année : sans surprise, nous allons trop manger et trop boire. Janvier annonce une période de « détox » pour se remettre de ses excès. Il s’agit de manger moins et d’arrêter de boire : autant la nourriture est-elle nécessaire pour vivre, autant on peut se passer d’alcool. Mais au fond est-ce si facile de ne plus boire d’alcool ? Quelles différences existe-t’il entre alcool festif, consommation excessive et dépendance à l’alcool ?
Alcool festif
L’alcool festif, c’est tout d’abord l’alcool plaisir : boire un bon verre de vin ou déguster un admirable whisky font partie des petits bonheurs de la vie.
L’alcool festif, c’est aussi le rôle social de l’alcool qui est tout à fait significatif au Royaume-Uni. Le pub tient un rôle de socialisation et d’intégration important, c’est le lieu où l’on se voit, on discute et on échange. On se reçoit peu chez soi mais par contre, on se retrouve au pub autour d’une pinte ou d’un verre de vin blanc. Parfois, l’alcool festif se transforme en consommation excessive car certaines soirées au pub se terminent par une « cuite ».
Consommation excessive
Et que dire de ces soirées de binge drinking, très populaires auprès des jeunes? Dans le binge drinking (biture express ou beuverie effrénée), il ne s’agit pas de déguster, d’apprécier un alcool mais bien de ressentir ses effets sur l’organisme. La recherche principale est d’obtenir en un temps record le « flash », le « high », ce moment qui vous fait basculer dans un état second, le monde de la « défonce » . Du coup, il faut boire vite, en grandes quantités et si possible des alcools très forts pour atteindre très rapidement l’état d’ivresse. La principale conséquence de cette consommation excessive d’alcool est le coma éthylique et ses risques mortels. Même pratiqué de manière épisodique, le binge drinking peut conduire à une dépendance à l’alcool.
Dépendance à l’alcool
L’alcool est aussi un bon moyen pour se désinhiber. Tout ce qui vous parait impossible devient évident, surtout dans les relations avec les autres: timide, sous alcool, vous vous sentez à l’aise, votre conversation se fait plus fluide, vous osez prendre des risques, vous vous dévoilez, vous osez draguer, flirter…. Jusque là rien d’inquiétant, pensez-vous, sauf qu’une fois l’effet des vapeurs d’alcool dissipées, vous retrouvez votre timidité maladive, d’où l’envie de vous alcooliserà nouveau à chaque fois que vous sortez en société. L’alcool est devenue votre drogue pour avoir une vie sociale. Vous commencez à devenir dépendant à l’alcool.
Et puis, enfin pour certains, la consommation d’alcool va devenir un besoin de tous les instants; adieu le plaisir, adieu la fête, bonjour l’esclavage. Les motivations à boire sont générées par le fait de se sentir mal et d ‘avoir besoin d’un petit « remontant » pour aller mieux. Boire pour oublier : ce pansement fonctionne mais malheureusement, il ne dure pas. Autre inconvénient, cette alcoolisation va avoir des conséquences négatives dans votre vie sociale : violences, conduite en état d’ivresse, perte d’emploi… Il faut donc à nouveau boire pour ne plus avoir mal, pour ne pas ressentir les conséquences de cette alcoolisation et puis, en raison du phénomène d’accoutumance, il va falloir petit à petit augmenter les doses d’alcool pour obtenir de moins en moins d’apaisement. L’alcool, qui était au départ une solution, devient un problème, une dépendance à l’alcool.
Les fêtes de fin d’années avec son cortège de bonnes résolutions pour la nouvelle année sont certainement le meilleur moment pour faire le point sur votre consommation d’alcool.
Essayez d’arrêter de boire de l’alcool pendant une semaine et examinez dans quel état physique et psychologique vous vous trouvez. Si votre humeur est devenue exécrable, que vous déprimez et que vous vous sentez en manque, c’est vraisemblablement que votre corps réclame sa dose d’alcool. Si en plus, vous constatez que vous avez besoin de boire pour aller bien, pour oublier les difficultés de votre vie, la question de la dépendance à l’alcool se pose. Il est peut-être temps pour vous de demander l’aide de professionnels pour vous aider à arrêter de boire.